« La déclaration commune a également annoncé que 2019 serait l’année de l’éradication du terrorisme, de l’extrémisme et de la violence sectaire dans le pays. »
La « Déclaration d’Islamabad », a été signée par le Conseil des Oulémas (PUC), principale autorité religieuse du Pakistan. Ces responsables religieux dénoncent le terrorisme et les violences sectaires et religieuses. Selon le Pakistan Observer, « la déclaration commune a également annoncé que 2019 serait l’année de l’éradication du terrorisme, de l’extrémisme et de la violence sectaire dans le pays ». Elle fait également référence au cas d’Asia Bibi. Pour le Conseil des Oulémas, sa situation doit être traitée « avec une priorité absolue ».
Cette déclaration commence par dénoncer les homicides commis :
« Faire des meurtres de personnes innocentes sous prétexte de croyance religieuse est contraire aux enseignements de l’islam. »
Elle rappelle ensuite le droit constitutionnel de vivre au Pakistan conformément à ses « normes culturelles et religieuses ».
« Les fidèles de toutes les religions et de toutes les sectes religieuses ont le droit constitutionnel de vivre dans le pays conformément à leurs normes culturelles et religieuses. »
Elle proscrit la propagande haineuse et appelle à un contrôle des sites web :
« Les publications haineuses (livres, brochures, cassettes) devraient être totalement interdites. Un contrôle approfondi devrait être assuré sur les sites web et les liens en ligne propageant un contenu odieux dans la société. »
Elle appelle le gouvernement à la protection des minorités religieuses, leurs vies, leurs biens et leurs lieux sacrés :
« Par conséquent, conformément aux enseignements de la charia islamique, il incombe au gouvernement d’assurer la protection de la vie et des biens des non-musulmans vivant au Pakistan. Le gouvernement devrait traiter de manière stricte les éléments qui menacent les lieux sacrés des non-musulmans résidant au Pakistan. »
Enfin, elle appelle à la mise en oeuvre du Plan d’Action Nationale.
Si les observateurs parlent d’un tournant en ce qui concerne l’attitude à l’égard des minorités religieuses, Paul Bhatti, activiste chrétien pour les droits humains et frère du ministre assassiné Shahbaz Bhatti, reste sceptique :
« Il y a une bonne espérance mais il n’y aura pas de tournant au Pakistan tant que certains aspects fondamentaux ne changeront pas. [...] En février 2013, j’ai suivi un congrès auquel ont participé tous les imams du Pakistan, en présence du président et du premier ministre, où j’ai écouté plus ou moins les mêmes intentions, mais qui n’ont pas eu de suite. Tant que ne changeront pas ces écoles religieuses dans lesquelles se fait le lavage de cerveau, cela n’a aucun sens de parler de droits si à la fin on continue, dans les écoles, à enseigner la haine… Alors il faut faire des pas concrets pour que le Pakistan puisse changer. Un point de vue religieux ne suffit pas. »
La rédaction
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